2009/07/13

ISHRAQ IS THE BEST


En guise de cadeau spécial été pour les novices et amateurs de sagesse théophanique à travers le globe, ICI-BAS est heureux de présenter une sélection de passages magnifiques, tirés du grand livre du Fondateur des Ishraqiyun, le Sheik Martyr : Shihâboddîn Yahya Sohravardî, Le Livre de la Sagesse Orientale.

"La Connaissance, cela n’est pas faire halte devant certains penseurs, comme si, après eux, restait close la porte du Malakût, et qu’il fût interdit aux savants qui viennent ensuite d’ajouter quelque chose. Non, loin de là ! Le Donateur de la Connaissance qui apparaît à « la limite de l’horizon », n’est pas un avare détenteur de mystères. Mais la calamité pour une génération, c’est ce qui enroule le tapis de l’effort, en sorte que soit alors interrompu le travail en marche des pensées, barrée la porte des révélations intérieures, obstruée la voix des contemplations. (...) Cette Connaissance, ce fut en effet l’expérience intime de Platon, l’Imam et le chef de file de la Sagesse, homme doué d’une grande force et de la Lumière intérieure. Ainsi en avait-il été en des temps plus anciens, depuis Hermès, le père des Sages théosophes, jusqu’à l’époque de Platon lui-même, pour d’autres théosophes éminents, Piliers de la Sagesse, tels qu’Empédocle, Pythagore et quelques autres encore. Or les doctrines de ces Anciens Sages se présentaient sous forme de symboles. Aussi n’y a-t-il pas de réfutation contre eux. Même si l’on prétend argumenter contre l’apparence exotérique de leurs doctrines, on ne rencontre nullement ainsi leurs intentions véritables, car on ne réfute pas les symboles. Or, c’est précisément sur le symbole qu’était fondée la doctrine orientale concernant la Lumière et les Ténèbres, doctrine qui constitua l’enseignement propre aux Sages de l’ancienne Perse, tels que Jâmâsp, Frashaoshtra, Bozorgmehr et d’autres encore avant eux. Mais cette doctrine des Anciens Sages de la Perse, ne doit pas être confondue avec le dogme fondamental des Mages mazdéens impies, ni avec l’extrémisme de Mâni, ni avec aucune doctrine aboutissant à une pluralisation du Principe Divin. Ne t’imagine pas que la Sagesse est présente dans cette période qui est proche de nous et qu’elle n’exista pas dans une autre. Non ! Le monde ne fut ni ne sera jamais privé de la Sagesse, ni d’une personne qui en maintienne dans le monde les preuves et les témoignages. C’est cette personne qui est le khalife de Dieu sur Sa terre. Et ainsi en sera-t-il tant que dureront les cieux et la terre. La différence antre les Anciens Sages et ceux qui leur ont succédé en des temps plus récents est une différence qui tient au vocabulaire, une différence qui tient également à leurs usages respectifs, soit en exposant directement leur pensée, soit en la présentant sous le voile d’allusions symboliques. Mais tous ont affirmé l’existence des trois mondes. Tous ont été d’accord dans l’affirmation de l’Un ; il n’y a nulle contradiction entre eux quant aux sources des problèmes."

"Ces Lumières archangéliques – le principe du Tout étant lui-même Lumière -, et les anges des espèces eux-mêmes étant des Lumières victoriales, ceux-là les ont contemplés, qui se sont immatérialisés en se dépouillant à plusieurs reprises de leur habitacle corporel. Ensuite, ils se sont préoccupés d’en établir la preuve à l’intention des autres. Il n’est point de visionnaire ni d’extatique qui n’ait fait l’aveu de pareille chose. La plupart des allusions des Prophètes et des Piliers de la Sagesse y réfèrent. Platon et Socrate avant lui, par exemple, et Empédocle, tous ont vu cette vision. La plupart d’entre eux ont déclaré explicitement que c’est dans le monde de la Lumière qu’ils l’ont contemplée. Platon a raconté, d’après sa propre expérience, qu’il dépouilla les Ténèbres de son habitacle corporel et qu’il avait eu la vision directe. Les sages de la Perse et de l’Inde sont unanimes sur ce point. Puisqu’en matière d’astronomie, on prend en considération les observations faites par une personne ou par deux personnes, comment n’aurait-on pas d’égard aux déclarations explicites des Piliers de la Sagesse ou de la Prophétie, concernant quelque chose dont ils ont eu la vision directe pendant leurs observations spirituelles ? L’auteur de ces lignes fut lui-même un vigoureux défenseur de la doctrine des péripatéticiens lorsqu’elle nie ces réalités, car il éprouvait pour elle une forte inclination. Et il aurait persévéré dans cette voie, s’il n’avait vu la preuve de son Seigneur. S’il est quelqu’un qui n’ajoute pas foi à cette attestation, et à qui cette preuve ne suffise pas, qu’il entreprenne à son tour les exercices spirituels et qu’il se mette à l’école des maîtres de la contemplation mystique. Peut-être alors lui arrivera-t-il, en une extase, de voir la Lumière qui effuse dans le monde du Jabarût, et verra-t-il les anges du Malakût et les Lumières qu’ont contemplées Hermès et Platon, les flamboiements célestes, sources de la Lumière de Gloire. C’est d’elles que nous informe Zoroastre. C’est vers elle qu’une extase entraîna le souverain véridique, le bienheureux Kay Khosraw, qui en eut alors la vision directe. Les sages de la Perse sont unanimes sur ce point."

"La conviction de Platon et des sages visionnaires n’était pas fondée sur des probabilités, mais sur quelque chose d’autre. Platon déclare : "J’ai vu, en l’état d’esseulement, des cieux de Lumière." Et ces cieux de Lumière que Platon a mentionnés sont ces mêmes cieux supérieurs que contempleront certains hommes en leur résurrection, "le Jour où la terre ne sera plus la terre et les cieux ne seront plus les cieux, et où ils paraîtront devant Dieu, l’Unique, le Victorieux". Comme preuve de ce qu’ils professaient que le Principe du tout est Lumière, et que tel est aussi le monde de l’Intellect, il y a ce qu’ont explicitement déclaré Platon et ses disciples, à savoir que la Lumière pure est le monde de l’Intellect. Platon a rapporté de lui-même qu’il lui arrivait parfois d’éprouver un état où il était dépouillé de son corps et devenait séparé de la matière. Alors, en lui-même, il contemplait la Lumière et la Beauté. Puis il s’élevait vers la Cause divine qui englobe le Tout. Il lui semblait alors qu’il fût comme déposé en elle, suspendu à elle. Et il contemplait la sublime Lumière dans la hauteur du lieu divin. Ce n’est qu’un résumé de ses paroles jusqu’au passage où il déclare : "Mais voici que la réflexion discursive finit par interposer un voile entre moi et cette Lumière." Le législateur des Arabes et des Persans a déclaré : "Dieu a 77 voiles de Lumière ; s’ils étaient levés devant Sa Face, les gloires de Sa Face embraseraient tout ce que percevrait son regard."